Les Réserves Naturelles Sensibles
L’Argilière de l'Aa
Le site de l’Argilière de Saint-Momelin acquis en 2003 par le Conseil Général du Nord, est un ancien site d’exploitation de l’argile. Ce matériau, utilisé pour la fabrication des tuiles et des briques, a longtemps approvisionné les tuileries voisines. En repartant, ne manquez surtout pas de regarder ce mur original le long de la route, témoin de cette fabrication arrêtée à la fin des années 1980.
Aujourd’hui, l’extraction, dont la profondeur atteindrait localement entre 12 et 15 mètres, a laissé un espace rempli d’eau de nappe, bordé de talus élevés formés des matériaux « stériles » (non exploitables). La nature y retrouve ses droits, attirée immanquablement par la présence de l’eau et la tranquillité. Les moutons y sont les « gestionnaires » principaux, permettant de conserver des milieux prairiaux de grand intérêt où se dissimulent quelques belles plantes rares comme la Bugrane épineuse, la Gesse de Nissole ou l’Orchis de Fuchs.
En ce lieu, l’argile était extraite pour produire la belle brique du Nord ! Mais la nature a repris ses droits pour le plus grand plaisir des amateurs d’espaces naturels de qualité ! Faune et flore ont repris possession des lieux ! Verts pâturages des moutons, les prairies fleuries abritent la discrète Gesse de Nissole et de nombreuses orchidées. Quant aux oiseaux d’eau, ils apprécient la tranquillité du lac où le Butor étoilé est régulièrement observé.
Longueur : 2 km - Durée : 1h30
Lieu de départ : à la sortie de Saint-Momelin vers Lederzeele, le long de la RD928
Le « Lac bleu »
Propriété du Département, le Lac Bleu de Watten est une ancienne carrière d’argile qui réserve bien des surprises. La nature y a repris ses droits et de très nombreuses espèces prospèrent sur ce site abandonné depuis de très nombreuses années. Ainsi, peut-on y rencontrer de nombreux végétaux à forte affinité littorale regroupés sur un même endroit à 20 kilomètres de la mer ce qui est assez étonnant.
Ce site n’est pas très éloigné de l’ancien rivage de la mer du Nord qui existait au Moyen Age avant le comblement et la poldérisation de l’estuaire de l’Aa. La présence d’une carrière à proximité, où il y a probablement eu du stockage de sable, accréditerait la thèse d’un déplacement des espèces par ce biais. Quoiqu’il en soit, la présence des espèces « littorales » sur ce site (habituellement plutôt observées sur nos côtes) accentue la magie des lieux et sa richesse patrimoniale.
Les libellules : 26 espèces y sont recensés dont l’Aeschne printanière et le Sympetrum noir, le Sympetrum jaune d’or.
Les reptiles et les amphibiens : le Lac Bleu et les prairies bocagères périphériques constituent des milieux remarquables attirant des reptiles et des amphibiens. On y recense 3 espèces de reptiles, dont la Couleuvre à collier et l’Orvet, et 6 espèces d’amphibiens (dont le Triton crêté y a déjà été observé).
Les grands et petits mammifères : le Chevreuil est un cervidé qui vit dans les bois mais on peut l’observer sur le Site naturel du Lac Bleu, et parfois dans le bois de l’abbaye ou sur les pentes de la Montagne de Watten. La Chauve-souris est un mammifère, le seul capable de voler. A Watten, les derniers recensements montrent la présence de 40 à 50 individus à l’abbaye, dont le Murin à moustaches principalement, mais aussi le Murin à oreilles échancrées et le Murin de Natterer. Le Lérot ou Loir des greniers est un rongeur nocturne présent sur la commune.
Les espèces remarquables : le Chardon-Marie, de la famille des Astéracées, est le seul représentant du genre Silybum (« chardon comestible » en latin et grec). Il est reconnaissable à ses feuilles marbrées de blanc. Fréquent sur le pourtour méditerranéen, il est quasi-absent au nord de la Loire. Des Orchidées comme la Listère à feuilles ovales et l’Épipactis à larges feuilles sont présentent dans le bois de l’abbaye. La Listère à feuilles ovales est une plante vivace de couleur verte, aux racines nombreuses, qui fleurit de mai à juillet. L’Epipactis à larges feuilles est une plante d’ombre, à rhizome, qui fleurit en sous-bois en juillet. Elles sont classées sur la liste rouge des espèces menacées en France en « préoccupation mineure ».
Le Lac Bleu, niché au fond d’une vaste cuvette, surprend donc par sa beauté et son originalité au sein des paysages flamands. Cet espace naturel sensible, à la limite de Watten et de Wulverdinghe, le long de la D26 (route Watten-Cassel), est aujourd’hui ouvert à tous et permet de découvrir une faune et une flore remarquable et diversifiée.
Réouvert en juillet 2018 après plusieurs années de fermeture, le lac vous offrira une balade agréable avec une vue incroyable depuis le promontoire vers la côte. Vous y trouverez des informations sur la préservation de cet espace vert. Et en 2020, l’accès au site sera possible pour la pêche, nouvelle qui va enchanter les pêcheurs.
Informations pratiques:
- Réouverture du site du Lac Bleu le samedi 16 mai 2020.
- Le site est accessible en partie aux personnes à mobilité réduite.
- Les chiens sont autorisés tenus en laisse.
- Accès aux berges du lac et au lac interdits.
- Baignade interdite.
- La pêche y est autorisée sous conditions. Info à l’A.A.P.P.M.A. « Les Martins Pêcheurs » de Bourbourg au 06.77.70.40.77
Le Vallon de la petite Becque
Située au coeur de la Flandre, la réserve naturelle du vallon de la Petite Becque abrite une biodiversité remarquable et constitue l’un des témoins de paysages qui faisaient autrefois le charme des Houtlands. Elle est traversée dans sa longueur par un cours d’eau : la Petite Becque, affluent de l’Yser, à Herzeele.
Une belle mare, des prairies humides, quelques saules têtards et une haie délimitant la parcelle complètent le paysage typique de ce petit site d’un hectare. Ce type de milieu, trop humide pour être cultivé, servait autrefois de pâturage ou était fauché en fin d’été pour faire du fourrage. Ces pratiques d’exploitation traditionnelles ont été abandonnées progressivement dans les alentours. Le site est caractérisé par des sols dits hydromorphes. Outre son rôle fonctionnel important comme éponge en période de crues, son substrat gorgé d’eau permet à de nombreuses plantes de se développer. Parmi les 111 espèces végétales inventoriées, certaines sont protégées et/ou menacées de disparition dans la région comme l’orchis négligé, la valériane dioïque ou le scirpe des bois. Dès les premières semaines de printemps, le vallon se couvre de fleurs. Le jaune éclatant de l’iris et du populage se mêlent alors au rose du lychnis fleur de coucou.
Les prairies attirent nombre d’insectes. Les papillons y trouvent les fleurs qu’ils butinent. Les criquets et sauterelles tels le conocéphale bigarré et le criquet des pâtures préfèrent quant à eux les hautes herbes. Les saules et la haie sont le domaine des oiseaux. La mésange charbonnière et le pigeon ramier y ont naturellement élu domicile. Les vieux troncs craquelés des saules forment souvent un abri idéal pour construire un nid. A l’automne, grives et merles parcourent le site à la recherche des baies dont ils se régalent.
La mare est le milieu de vie des amphibiens comme la grenouille verte qui aime se prélasser dans l’eau aux plus chaudes heures de la journée. Les libellules ont également besoin de la mare pour se reproduire. En été, vous pourrez observer les acrobaties aériennes de l’agrion élégant, de l’agrion jouvencelle ou encore celles de l’orthétrum réticulé. Avec un peu d’attention et de patience vous pourrez apercevoir les reflets argentés des épinoches et des épinochettes qui vivent dans la Petite Becque. (source : Réserves Naturelles de France)